Un cousin du Viagra disponible sans ordonnance? Le Point



Un cousin du Viagra disponible sans ordonnance ?
Les firmes Sanofi et Eli Lilly and Company viennent d’annoncer un accord en vue d’obtenir une approbation réglementaire pour la délivrance de Cialis sans ordonnance. Comme les autres traitements de l’impuissance, ce produit n’est actuellement disponible que sur prescription. “Passer à un médicament sans ordonnance est un processus hautement réglementé, basé sur des données et scientifiquement rigoureux”, explique David Ricks, senior vice-président de Lilly et président de Lilly Bio-Medicines, dans un communiqué. Les laboratoires vont travailler avec les autorités réglementaires “pour définir les actions adéquates et les précautions nécessaires afin d’aider les patients à utiliser Cialis sans ordonnance de manière appropriée”. Les hommes devront donc attendre encore quelques années avant d’obtenir ce médicament sans passer par la case consultation.
Cialis a d’abord été approuvé par l’Agence européenne des médicaments en 2002, puis par la Food and Drug Administration des États-Unis en 2003 pour le traitement de la dysfonction érectile. À ce jour, plus de 45 millions d’hommes dans le monde en ont déjà consommé. Mais, comme le Viagra (ainsi que ses génériques) et le Levitra, il ne doit pas être pris avec des médicaments appelés “nitrates”, qui sont souvent prescrits pour l’angine de poitrine, ou avec des drogues récréatives, les “poppers”, car ces associations peuvent entraîner des hypotensions graves. Ces messages devront évidemment être systématiquement rappelés par les pharmaciens.
Pour mémoire, un autre traitement “facilitateur de l’érection” est arrivé sur le marché français début avril. Le Spedra – commercialisé par les laboratoires Menarini – aurait, selon ses concepteurs, une plus grande rapidité d’action que ses concurrents. Non remboursé par l’Assurance maladie, il est vendu à un prix “autour de 6 euros par comprimé, voire 5 euros dans les pharmacies discount”, selon Laurent Josse, directeur des opérations, “soit environ deux fois moins que ses trois concurrents”. La bataille des inhibiteurs de PDE5 – c’est le nom des molécules concernées – est donc bien relancée.
D’autres indications. chez les enfants.
Une autre guerre pourrait bien se livrer dans des domaines différents de la médecine. Une récente étude, menée à l’Institut Cedars-Sinai de Los Angeles, indique l’intérêt de cette famille thérapeutique chez des enfants souffrant de myopathie de Duchenne et ayant des problèmes de circulation sanguine. La prise de Viagra ou de Cialis a permis d’améliorer le flux sanguin dans leurs muscles. Il semblerait que ce traitement puisse ralentir l’évolution de leur maladie, mais malheureusement pas de la guérir. D’autre part, l’utilisation du Viagra est déjà autorisée dans le traitement de l’hypertension artérielle pulmonaire, notamment chez les jeunes enfants.
Enfin, selon une étude de l’Inserm publiée dans l’édition en ligne de la revue Stroke fin janvier 2014, le Viagra semble capable de protéger les vaisseaux et le cerveau des nouveau-nés en cas d’accident ischémique cérébral (AVC dû à l’obstruction d’une artère du cerveau). Certes, la démonstration a été faite chez le rat par l’unité parisienne U1141, mais, selon ses auteurs, cette découverte laisse entrevoir la possibilité de venir en aide aux très jeunes victimes de ce type d’événement, certes rare (environ 2 500 bébés chaque année dans notre pays), mais qui entraîne des lésions et des séquelles neurologiques parfois définitives.
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